Comment envisagez-vous la rentrée?

Voilà, la rentrée s'approche... je suis curieuse de savoir si vous la préparez, si vous avez planifié votre projet d'année, préparé vos séquences... ou glandé au bord de la piscine?

Coucou françoise !


pour les p'tits bisous interdits, ma mère ( retraitée depuis deux ans ) a connu ça il y a quelques années quand elle était instit' en maternelle...elle était scandalisée ! pauvres petits bouts de chou, comment veux tu les repousser quand ils viennent s'aggripper à ta jupe, les mains pleines de peinture, pour te réclamer un bisou?Elle est à présent assistante maternelle pour l' ASE ( dommage que vivi ne soit pas la, retraite cumulée avec un nouveau travail, il y a de quoi le faire hurler ! ) et les directives sont les mêmes : on lui confie un gamin à problèmes pour X temps ( on a actuellement une petite fille haitienne dont l'adoption a été un échec et qui est chez nous depuis un an et demi ) : les assistantes sociales, voyant la petite grimper sur les genoux de ma mère, lui ont signifié qu'il fallait limiter toutes les marques d'affection car la petite ne doit pas s'attacher à sa famille d'accueil ! un honte quand on sait que ces gamins ont déjà cruellement manqué d'affection....

Hum...et pour répondre au sujet principal ( dont je me suis un tantinet éloignée mille escuses !) je ne saurai que vendredi dans quel établissement alsacien on m'envoie; J'aurai donc très peu de temps pour faire connaissance aec l'ensembl de l'équipe éducative...

Moi c'est comme pour Anne, je saurai vendredi dans quel établissement je sévirai en jupe plissée dès le 4 septembre. J'espère que ce sera un lycée, mais je serai contente aussi si c'est un collège, simplement, le contact d'élèves plus jeunes (11/14) me met bizarrement moins à l'aise que celui d'adolescents de 15 ans (je sais, ça devrait être l'inverse, mais bon ...).
La seule chose dont je suis sûre c'est que je serai dans Paris même.

Sinon je n'arrive même pas encore à stresser; je suis plutot du genre à stresser la veille (tu te rappelles Sophie, la veille de mon oral, on avait bavardé, je n'en menais pas large), mais pas longtemps avant.

Pour le moment, la principale étape, c'est en effet l'affectation.

Waouh les filles, vous me faites flipper avec cette histoire d'interdiction de consoler les petits bouts de chou, mon fils rentre en maternelle Lundi, j'étais déjà stréssée, mais alors là je vais carrément angoisser.....et s'il tombe dans la cour, et si un autre le mord, et si je lui manque, et si.....


Arf, bref, comme vous voyez, ce n'est pas particulièrement ma rentrée qui m'angoisse. Sinon j'ai préparé pas mal de séquences, surtout pour mes 3èmes vu que le manuel est nouveau. Pour les autres niveau je maîtrise plus les manuels, c'est surtout de l'adaptation aux classes chaque année. Et puis mon voyage surtout représente une grosse masse de boulot, mais bon, j'espère que le jeu en vaudra la chandelle.

Il reste les problèmes non pédagogiques, nous avons que nous allons avoir des 3èmes très difficiles (c'est l'enfer depuis qu'ils sont entrés en 6ème, et bien entendu ça ne va pas en s'arrangeant...) mais çela me stresse moins que le niveau scolaire.

Bon courage à toutes. C'est agréable de parler sans se soucier de la bave des crapauds trolliens, non ?

alors moi, qui ai lancé le sujet, mais même pas donné d'infos (honte à moi! ) je fais ma rentrée dans un nouvel établissement. Donc nouveaux manuels, nouveaux modes de fonctionnement.
J'ai donc planché sur mes séquences, et j'ai globalement mon projet d'année en tête. Je m'occuperai du club théâtre 5°, je pense monter une comédie musicale (j'aime bien bosser en équipe avec les profs de musique et d'art plastique pour les décors), mais il va quand même falloir qu'on s'accorde les uns les autres.
Pour la rentrée, ma deuxième entre en CP cette année, bref, le grand saut! Mais comme mon aîné s'y est collé l'an passé... je suis hemmmm.... zen!

Moi je recommence lundi au collège, car nous avons encore une semaine administrative à faire. A part ça, il y avait 3 éléments perturbateurs au sein de notre équipe de surveillants, mais bon on repart avec le même groupe de 17 alors il faudra faire avec et c'est pas gagné !

Je voudrai répondre à cette succession de messages sur 2 points : le cahier journal et notre attitude vis à vis des enfants.

Le cahier journal n'est pas un document obligatoire à avoir en classe. Les seuls documents obligatoires sont le cahier d'appel et la liste des élèves avec leurs numéros d'urgence +, si necessaire, la fiche de PAI (soins particuliers pour certains enfants en cas de problème), la pyramide des âges des élèves. Le cahier journal, pour en revenir à ce document, est utile pour savoir ce qu'on va faire, quand, comment et avec quels supports. Il est utile aussi pour que les profs remplaçants puissent connaître les cours qui ont déjà été faits et où en sont les élèves. A ce titre, ce cahier, lorsqu'il existe, doit rester en classe or, presque toujours, la maîtresse ou le maître de la classe, absent, a son cahier... chez lui. J'ai toujours refusé d'établir un cahier journal et je ne m'en suis pas caché aux inspecteurs ou inspectrices qui sont venus dans ma classe. Je ne faisais même pas de "fiche de séquence". Faire ces paperasseries me paraissait du temps perdu dans mes préparations et de la consommation inutile de papier dans ces temps d'économies.

Notre attiude vis à vis des enfants, quelque soient leurs âges.
Je n'ai jamais repoussé un enfant, quelqu'il soit, qui s'accrochait à moi (en particulier lorsque je faisais des remplacements en maternelle). Je ne prolongeais pas ces moments demandés par les enfants ni allais à leurs recherches. Mon attitude a toujours été à la fois ferme dans mes décisions mais souple dans ses applications. J'ai eu, un jour, la remarque d'élèves de CM2 alors que nous étions en classe de neige. J'essaye de reproduire le dialogue :
" Maître, tu es toujours comme ça avec les élèves ou c'est spécial pour nous .
- Je suis toujours comme ça avec tous les enfants. Pourquoi ?
- Parce que c'est la première fois qu'on a quelqu'un qui est proche de nous, qui nous écoute et qui nous aime."
Beau compliment.
Autre dialogue, avec le directeur du centre où nous étions en classe de neige, dans le bureau de ce directeur, lors d'une discussion à bâtons rompus.
" J'observe, bien entendu, les comportements de chacun dans ce centre, dit ce directeur, et j'ai eu des angoisses le premier jour. Te souviens-tu que, lorsque j'ai voulu parler pour vous accueillir tous, n'obtenant pas le silence des élèves, les 2 autres n'étant pas intervenus, j'ai entendu ta grosse voix exigeant le silence et tu l'as obtenu. Je me suis dit : attention, celui-là est peut-être très exigeant et assez dictatorial. Or, par la suite, je me suis rendu compte qu'il n'en était rien, bien au contraire. Tu es vraiment un pédagogue et j'aimerai en rencontrer plus souvent ici." (sic)

Bien que j'ai été mis en garde par les directrices d'école (pas des directeurs) contre les attitudes des parents qui voient des pédophiles hommes partout, je n'ai jamais changé mon attitude et tout c'est très bien déroulé avec mes élèves et ceux des autres classes. Jamais de dérive.

En résumé : écoutez votre coeur, sans insister au delà d'une norme raisonnable, et les enfants en seront contents : enfants contents = parents contents. C'est clair.

L'instit.

Bonsoir tout le monde. Eh bien l'an prochain j'entame ma dernière année d'enseignement!!!
Toujours 8 heures de latin, ce qui devient de plus en plus problématique pour plein de raisons
1- quand je fais des recettes romaines (avec dégustation en classe - il paraît que je risque gros, pcq les élèves n'ont plus le droit d'apporter de la nourriture en classe, risques d'allergie! J'ai bien dit que je testais d'abord, mais bon

2 - le latin est une matière de moins en moins prisée, parce qu'elle donne du travail dont on ne perçoit plus du tout l'intérêt , parce qu'il n'y a pas de résultats immédiats. Et en plus le latin sert de révélateur des lacunes grammaticales des élèves, et ils n'aiment pas! Alors quand les parents entendent les jérémiades de ces chers petits , ils accusent le prof de les traumatiser c'est même pas vrai!!!

Enfin bref, je suis contente de finir mon passage dans l'EN - 41 ans quand même, et la retraite qui se profile promet d'être déjà très occupée!
Pour l'instant, je pense surtout aux vacances, à mon jardin (faudra que je mette une photo en ligne pour vous tous, mais je sais pas comment faire ), et à ma maison que je continue d'arranger

Mais nous espérons tous, Marie-Hélène, que tu ne quitteras pas ce forum le jour de ta retraite. Tu feras profiter aux jeunes profs de l'enseignement et aux parents, et grands-parents, d'élèves de ton expérience. Grand merci par avance. En attendant, passe de bonnes vacances.

Marie-Hélène nous écrit : "Eh bien l'an prochain j'entame ma dernière année".

Et cela suffit à déclencher chez moi envie et jalousie, moi qui n'entame que mon antépénultième année, autant dire qu'il me reste un siècle et des poussières à tirer...
Parce que le commentaire sur le latin perçu comme source de difficultés et de travail pourrait être repris à d'autres niveaux d'enseignement et dans d'autres disciplines. Avec cette différence que les parents n'interviennent pas suite aux jérémiades de leur progéniture !

Mais je me raisonne, et tente de me convaincre que si les petits cochons et les petites cochonnes ne me mangent pas d'ici-là, moi aussi je pourrai annoncer avec soulagement que j'aborde ma dernière année, et qu'ensuite je me consacrerai pleinement à mes occupations préférées !

Bon courage pour cette dernière ligne droite, Marie-Hélène ! comme les autres, je souhaites que vous continuiiez à nous rendre visite de temps en temps sur le forum, et que vous nous fassiez toujours profiter de votre expérience...

Pour ce qui est du latin, je crois que vous avez tout à fait raison. Je me souviens, à mon entrée à l'université, en lettres moderne, avoir eu le choix entre 4 niveaux de latin : civilisation antique ( où l'on voyait plus d'histoire romaine que de langue latine ), latin débutants ( pour ceux qui n'en avaient jamais fait ) intermédiaires ( pour ceux qui avaient commencé au lycée ) et confirmés ( pour ceux qui avaient commencé au collège ). Dans ma grande naiveté, comme j'avais commencé le latin en 4ème, j'avais choisi l'option "confirmés", bien que consciente que mon niveau n'était pas des meilleurs dans cette discipline ! or, à la rentré, j'ai constaté que l'ensemble de mes collègues de lettres modernes, qui pour la plupart avaient fait du latin dès le collège, avaient préféré les options " civilisation antique" ou "débutant" ! je ne pensais même pas qu'il était possible de "gruger" ainsi, évidemment pour obtenir de meilleures notes aux partielles, le niveau exigé y étant nettement moindre....je me suis donc retrouvée en cours avec trois autres " confirmés" qui étaient en fait tous étudiants en lettres classiques. ( trois étudiants en lettres classiques contre plus de 400 en lettres modernes, ça laisse rêveur....). Malgrès cela, c'est moi qui ai obtenu les meilleurs résultats en latin tout au long de la première année...après cela j'ai un peu décroché malheureusement.

Voilà qui, à mes yeux, illustre à la fois la désertion des études classiques et les problèmes de l'université, où chacun se fait un peu son menu "à la carte", sans avoir rien à justifier, de façon à gravir les échelons avec un niveau moyen et sans trop travailler....

Houlà...."je souhaite" et "lettres modernes", ça fait moins mal aux yeux....

Observation de Anne :
"Voilà qui, à mes yeux, illustre à la fois la désertion des études classiques et les problèmes de l'université, où chacun se fait un peu son menu "à la carte", sans avoir rien à justifier, de façon à gravir les échelons avec un niveau moyen et sans trop travailler.... "

Vous avez raison Anne, mais la remarque dépasse le cadre des études classiques. L'introduction du LMD, avec ses "offres de formation" où l'étudiant est supposé faire son menu à la carte, y compris en faisant valoir ses activités syndicales, amicalistes, ou associatives, ne fait que renforcer encore ce côté "je gravis les échelons sans trop me fouler". Il suffit de voir les effectifs dans les cours optionnels : ceux qui demandent du travail mais qui sont "payants" en terme de formation (dans mon domaine, toutes les matières gravitant autour de la compta) pourraient se tenir dans une cabine téléphonique, tandis que les autres que l'on peut bachoter rapidement l'avant veille de l'examen font un tabac, même si leur utilité réelle laisse parfois dubitatif. Surtout comme l'autre jour lorsque, surveillant une épreuve de M1, j'ai vu le sujet proposé. De quoi faire accourir les étudiants dont le profil correspond à celui décrit par Anne.

Je n'en doute pas, Gilbert. L'anecdote que j'ai rapportée ici n'a qu'une valeur illustrative, de ce qu'a été ma propre expérience à l'université. Elle est loin de recouvrir toute la complexité et la diversité des situations à l'université...même si je pense qu'elle permet de résumer assez bien ce que l'on peut y observer actuellement.